Aucune journée ne ressemble à une autre.
Le cadre et les règles sont structurants pour les adolescents, et ils sont aussi indispensables dans l’accompagnement d’une collectivité.
C’est sur ces bases posées et portées par l’équipe que, chaque jour, les adolescents nous soumettent à des demandes et des négociations qui leur sont propres et individuelles.
Les horaires de lever, de petit déjeuner, de déjeuner, l’horaire de retour au foyer, de dîner forment un cadre collectif. Cependant, les uns vont à l’école, les autres sont inscrits mais ne veulent pas y aller et certains sont déscolarisés.
Pendant les week-ends, les vacances scolaires et parfois en semaine, l’équipe propose des activités. Le moment venu, les jeunes inscrits n’ont parfois plus envie ou ne sont pas là (la fugue dure !!!), alors que d’autres se proposent de participer. Ainsi, le groupe se fait et se défait et l’équipe compose.
Les journées s’organisent aussi autour des rendez-vous, une audience, une synthèse avec partenaires, le CIO, une levée de fugue à faire au commissariat, etc… et pas que.
Un jeune est arrivé la veille et une vêture d’urgence et nécessaire.
Et la nuit ?
La nuit est presque comme le jour, car il est rare que l’activité diminue avant minuit/1h du matin. Et le soir, vigilance, vigilance ! La mixité du groupe, le manque de toxiques mais aussi de leurs proches, l’appel de l’extérieur sont éléments forts dans l’agitation des adolescents. Il en va du calme, de la rigueur et de la cohérence de l’équipe Nuit pour canaliser, écouter, reprendre et apaiser les tensions.
L’accompagnement éducatif de nuit est multiple : détourner les désirs de fugues, avec plus ou moins de succès ; accueillir les retours tardifs qui ont faim, qui sont fatigués voire qui sont malades ; offrir une écoute car le soir on parle. Mais c’est aussi proposer une activité, les jeux de société sont fédérateurs ! Ou encore, quand les jeunes sont finalement partis en fugue, et bien il faut déclarer cette fugue… puis la lever quand ils sont retours.
Quand chacun finit par se coucher, il n’est pas certain que tout le monde dorme. Ces adolescents ont besoin d’être sécurisés car la nuit est anxiogène. Le rôle de l’équipe de nuit prend là encore toute sa dimension.
Catherine LETOURDU
Directrice du service